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« La guerre en dentelles » : cette expression, que nous devons à Voltaire, renvoie toujours aux mêmes images, popularisées par Fanfan la tulipe sur le grand écran : splendeur des uniformes, courtoisie des échéanges et batailles livrées devant un public choisi, dames et gentilhommes désoeuvrés..
Et pourtant ! quelle que ce soit l'époque, la guerre n'est ni une partie de plaisir, ni un spectacle. Louis XV, le soir de Fontenoy, ne donne-t-il pas à son fils le Dauphin une leçon de tempérance à la vue de l'horreur du champ de bataille : « Voyez tout le sang que coûte un triomphe. Le sang de nos ennemis reste le sang des hommes. La vraie gloire, c'est de l'épargner » !
Un an après, les combats sont toujours aussi rudes. Si elle est moins connue que Fontenoy, la bataille de Rocoux est tout aussi représentative de ce que sont les affrontements pendant la Guerre de Succession d'Autriche. Ce sont les mêmes protagonistes, les mêmes armes, la même tactique. Maurice de Saxe domine par son génie et par la puissance de ses troupes. Point d'échange courtois ou de citation célèbre, mais une violence omniprésente à l'image des fantassins français qui chargent « baïonnette au canon » pour être plus efficaces.
Peut-être encore plus que Fontenoy, la bataille de Rocoux mérite donc d'être connue. Il convient donc " d'ausculter " ce que l'historien John Keegan appelle l'anatomie de la bataille de Rocoux : son contexte, les forces en présence, la bataille en elle-même. Comme les dames en dentelles du XVIIIe siècle, soyez curieux, prenez vos sièges et bonne lecture !