Description :
Péguy voyait l'espérance comme une « petite fille de rien du tout » qui gambade devant ses deux grandes soeurs, la foi et la charité, sur la route de la vie. Le peuple chrétien serait bien inspiré d'accorder à cette deuxième vertu théologale toute l'attention qu'elle mérite. Si la crise mondiale qui s'amplifie de jour en jour semble justifier les craintes des plus pessimistes, les rêves des optimistes ne cessent de faire diversion. D'un côté, les analyses des experts nous décrivent un futur catastrophique. De l'autre, l'insatiable besoin d'espérer autorise la mentalité magique à produire les images de lendemains qui chantent.
La véritable espérance, elle, ne déçoit pas, puisque l'amour de Dieu a été répandu dans nos coeurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné (Rm 5, 5). Elle seule nous ouvre la voie du réalisme intégral, faisant de nous des funambules au-dessus de l'abîme, à la jonction du temps et de l'éternité.