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La question n'est plus : « L'écologie, pour ou contre ? » Le label vert a partout remplacé le label rouge (ou bleu ciel). La question est : « Quelle écologie ? » Or il y a là un problème, et même un « problème à cornes », selon la formule de Nietzsche : peut-on vraiment fonder l'écologie sur la Nature, dont la notion est si ambivalente ? Elle n'a pas attendu l'homme pour produire cinq extinctions massives. Laissée à elle-même, elle éteindra tout, y compris les étoiles.
Par ailleurs, s'il faut bien sauvegarder les espèces dans leur admirable diversité, est-ce uniquement dans un but de conservation ? La seule conservation eût été la finalité de la Nature que la vie n'aurait même pas dû commencer : une pierre dès le départ était plus performante.
Et si le sens du vivant ne se trouvait pas tant dans la conservation que dans l'exposition de soi - et une exposition glorieuse -, jusqu'au sacrifice ? Si la Madone était plus vraie que la Méduse ?
Fabrice Hadjadj nous offre ici une puissante méditation sur le vivant, l'interdépendance spirituelle de l'homme et des bêtes, la relation entre écologie et eschatologie. À travers une approche à la fois philosophique et biblique, il pense une tragédie heureuse, où il ne s'agit pas de donner pour durer, mais de durer pour donner encore.
En bref, il prend le taureau par les cornes.