Description :
L'heure est grave et il s'agit de faire face à une Eglise en peine et en pleurs. Elle pleure les siens. L'Eglise en est pleinement consciente et le dit. Cette parole sur le scandale d'un mal qui perdure est indispensable. Tout comme la conversion de l'Eglise tout entière.
Cette conversion place les victimes dans tous les coeurs, en accord avec l'exigence évangélique qui accorde au petit et au faible la première place et ne le sacrifie jamais à la conservation de l'institution.
Cette conversion porte sur la relation des prêtres et des fidèles. Comme le Christ distingue les bons et les mauvais pasteurs, il nous revient d'avoir une juste vision du prêtre qui délimite son autorité. La confiance aveugle n'est pas une qualité évangélique, le cléricalisme, longuement expliqué ici, une dérive à combattre.
Cette conversion est celle d'une juste appréhension de la justice et de la miséricorde. Pour les victimes et pour les bourreaux. Loi de Dieu et loi civile, absolution des péchés et punition, ou même réputation et scandale doivent être justement compris.
Aller à la source, revenir à l'eau pure de l'Evangile : c'est chacun, personnellement, qui est appelé à la conversion et permettra au corps tout entier de guérir. Transparence ? Transparence !
Mgr Luc Ravel est archevêque de Strasbourg.
Ordonné prêtre en 1988, il a été évêque aux Armées jusqu'en 2017. A la suite du pape François, il a publié une lettre pastorale pour une prise de conscience de ce mal.